Ressources et idées pour l'école primaire. Décomposition des nombres, poésie, pédagogie
Un marteau
Fait pour ma main,
Je te tiens bien,
Je me sens fort
De notre force.
Tu dors longtemps,
Tu sais le noir,
Tu as sa force.
Je te touche et te pèse,
Je te balance,
Je te chauffe au creux de ma main.
Je remonte avec toi
Dans le fer et le bois
Tu me ramènes,
Tu veux
T'essayer,
Tu veux frapper.
Domaine : Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions - Écouter de l’écrit et comprendre.
Objectif de fin de maternelle : Dire de mémoire et de manière expressive plusieurs comptines et poésies.
Séance 1 : découverte d’un poème et de sa spécificité. Amener les élèves à comprendre qu’un poème permet de regarder les choses comme pour la première fois et que pour cela il faut employer les mots comme s’ils étaient tout neufs, dire les choses en y prêtant attention.
Méditer pour moi-même ces paroles de Guillevic :
« Je cherche à être simple, clair, précis. À faire dire à la langue plus qu’elle ne veut en dire, porter les mots à l’extrémité de leur sens. […] Si je n’emploie pas d’adjectif ou très peu, ce n’est pas en fonction d’une réflexion, ce que j’ai fait après coup. D’instinct, je sens que l’adjectif affaiblit le poème. Je n’ai pas de théories du langage, je parle aussi naturellement que possible, en allant au plus près, au plus précis, au plus court, au plus clair. Je ne cherche pas à créer d’ambiguïté, et je fuis la bêtise. […]Ma poésie est bien aimée dans les écoles, je reçois des lettres d’écoliers, de maîtres et de professeurs de la France entière. Ma poésie n’est pas de la musique, elle est concrète. C’est peut-être cela qui les touche davantage. »[1]
Les séances suivantes poursuivront l’apprentissage vers par vers et strophe par strophe. Des élèves volontaires seront interrogés : chaque strophe correctement récitée donnera droit à un coup de marteau sur le clou.
Le rocher
J'ai besoin d'être dur
Et durable avec toi,
Contre tout l'ennemi
Que ta surface arrête,
Besoin que nous soyons
Complices dans la veille
Et la nuit passera
Sans pouvoir nous réduire.
Ma girafe et moi
Moi, ça m’est bien égal,
Ce qu’ils font.
J’ai un cheval dans ma poche
Et d’ailleurs c’est une girafe.
Alors, quand c’est à moi
Qu’on veut s’en prendre, hop là !
On est loin,
Ma girafe et moi.
Et eux
N’y comprennent rien.
[1] Progreso Marin, « Entretien avec Eugène Guillevic », L'en-je lacanien 2003/1 (no 1), p. 191-201.