Ressources et idées pour l'école primaire. Décomposition des nombres, poésie, pédagogie
Cela fait un gros recueil et une bonne part des textes choisis ne sont délibérément pas des "poèmes pour enfants". Il ne s'agit donc pas de tout lire, encore moins de tout apprendre. Les élèves y puiseront librement avec l'aide de l'enseignant-e, ainsi que dans les recueils d'auteurs disponibles dans la classe, pas seulement pour réciter mais d'abord pour entendre, lire et dire cette langue singulière, toute neuve, qui donne un regard neuf ; pour accroitre leur imaginaire, leur culture et leur expression ; pour s'enrichir mutuellement d'émotions esthétiques, de compréhensions variées, de créations personnelles.
J'ai mis en lien, autant que possible, des lectures vraiment poétiques (notamment, ce qui est très rare sur internet, qui respectent la métrique syllabique des poèmes réguliers) et des adaptations en chansons.
Les mots difficiles sont définis à la fin du document.
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Puisque je m'adresse à de jeunes élèves, j'ai écrit en caractère gras les syllabes qu'on ne doit pas oublier de prononcer au risque de perdre le rythme du vers : les diérèses, les "e" finaux avant une consonne et même les autres "e" avant consonne qui sont souvent omis dans la langue parlée. Pour la poésie contemporaine plus ou moins ou pas du tout régulière, je ne sais pas toujours quand les conventions classiques s'appliquent ni même si le poème est censé être "parlé" ou strictement lu. J'ai certainement fait des erreurs et je vous remercie de bien vouloir m'aider à rectifier si besoin.
Comme il serait pratique et sympathique de la part des poètes contemporains, pour savoir comment dire leurs textes, de composer par exception un poème au mètre régulier, qui nous donnerait la clef des autres, comme Valérie Rouzeau dans plusieurs poèmes de son recueil Sens averse (La Table ronde, 2018) qui sont demi-parlés et pourtant réguliers (ici en octosyllabes si je comprends bien) :
Quand de l'air passe dans du bois
On deviendrait flutiste à bec
Ferait beauté canards un tour
Une bricole de roseau perché
Au pied du moulin de l'étang
Ou à l'auberge du canal
On aurait toute une liste de pistes.
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Quand je ne possédais pas le texte original j'ai recherché assidument les publications sources. Il me manque pourtant certaines références d’œuvres. Je remercie les personnes qui pourraient m'éclairer.
Si tel poème essentiel à vos yeux manque à ce recueil, dites-le moi.
J'aurais pu faire figurer Leconte de Lisle qui fut ma première rencontre marquante avec la poésie. Mon professeur de lettres m'avait fait apprendre un de ses Poèmes barbares (lequel ?), "parce que j'avais un lien avec l’auteur", avait-il dit avec un sourire en coin plutôt sournois qu'espiègle.
Je compris plus tard que le poète avait entretenu une liaison avec Marie Jacquemart, l'épouse de son grand ami peintre Armand Marie Félix Jobbé Duval. Mon professeur suggérait que j'étais le descendant de cette union illégitime. C’est aussi chez les Jobbé Duval que Leconte de Lisle rencontra la lingère Anna Adélaïde Perray avec laquelle il se maria et vécut deux ans.
J’eus beaucoup de plaisir à apprendre ce poème qui dans mon souvenir est majestueux mais après ma récitation le professeur me dit avec hauteur que je ne comprenais rien à la mesure du vers.
Je n'étais pas digne de mes "origines". Le poète ne m'aurait pas dédié, comme il le fit à Armand-Félix, son poème "Le soir d'une bataille" et je n'avais pu, au contraire du peintre, faire du poète un digne portrait.
Puisse ce recueil aider quelques enfants à entrer plus joyeusement en poésie.
Gonzague Jobbé-Duval